Mauvais sang

Publié le par Dijor

Mauvais sang: Magnifique poème d'Une saison en Enfer, de Rimbault : 1873

Rimbaut y décrit son mal être de vivre et surtout la " bonne conscience" chrétienne qui veut que le marin drogué, saoul, et vicelard vale mieu, malgré tout ses vices, que le poète maudit, le simple philosophe, le simple écrivain qui n'a pas eu les bronche brulé et le bras déchiqueté en alalnt péché des morue.

    Le sang païen revient ! L'Esprit est proche ; pourquoi Christ ne m'aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et liberté ? Hélas, l'Évangile a passé ! l'Évangile ! l'Évangile.
     J'attends Dieu avec gourmandise. Je suis de race inférieure de toute éternité.
     Me voici sur la plage armoricaine. Que les villes s'allument dans le soir. Ma journée est faite ; je quitte l'Europe. L'air marin brûlera mes poumons ; les climats perdus me tanneront. Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout ; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant, -comme faisaient ces chers ancêtres autour des feux.
      Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'œil furieux : sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or : je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé.
    Maintenant je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève.

 Le
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E
Bonne soirée bonne nuit homme nocturne, heu ! non moins il me semble ! Amitiés
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D
A ta santé, aux escaliers, aux chevaux et aux femmes qui se font monter.<br /> Bon week-end dijor
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